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Le Hibou Grand-duc

 

Numéro d’inventaire 2013.1.1.1

1 - Biologie
2 - Biogéographie et statut de conservation
3 - Références scientifiques et techniques (Taxidermie)
4 - Éléments d’histoire liés au spécimen
5 - Usages muséographiques ou pédagogiques
6 - Aspects légaux

1 - Biologie

Espèce Bubo bubo (Linné, 1758), mâle issu du milieu naturel, âgé probablement de deux ans (d’après le détail d’une aile, fig. 1). Ce spécimen avait le tractus digestif parasité par un nématode : Synhimantus laticeps (Rudolphi, 1819).

  

Figure 1 : détail de l’aile droite du spécimen, avant naturalisation. L’âge du spécimen peut être ainsi déterminé par l’observation de la mue des plumes (Solheim, 2011).

2 - Biogéographie et statut de conservation

Il a été tué lors d’une collision avec un véhicule, entre le Châtelet et Châteaumeillant (Cher), le 30 décembre 2011. C’est la première donnée de l’espèce dans le Cher. Une donnée ancienne (XIX) est citée par Rollinat près d’Ardentes, dans l’Indre, mais l’espèce n’avait jamais été recontactée depuis.
La carte de répartition mondiale de l’espèce est accessible sur le site de l’IUCN.
 
Cette espèce n’est pas en danger (classée Least concern par l’IUCN) mais, si ses effectifs déclinent au niveau mondial, ils ont tendance à augmenter en France. D’ailleurs, depuis cette première observation, l’espèce se reproduit dans le sud du Cher depuis 2013.

3 - Références scientifiques et techniques (taxidermie)

Ce spécimen est cité et figuré dans deux publications :
- Muséum de Bourges et LPO du Cher (2012) - Le Grand-duc arrive… Rapaces de France. L’oiseau magasine, HS 14 : 6.
- Renaud C., Lemaire M. & Royer D. (2015) - Le Grand-Duc d'Europe dans le département du Cher. Symbiose, n.s. 33 : 31-34.

Ces articles sont consultables à la bibliothèque du muséum.
 
Taxidermie
Naturalisé par Damien Barbary, taxidermiste solognot ayant une solide réputation pour la qualité de son travail, entre le 6 novembre 2012 et le 25 février 2013. Squelette préparé par L. Besson, au muséum de Bourges (fig.2). Des éléments d’anatomie conservés en alcool (testicules, cœur, etc.) et un échantillon ADN archivé (un doublon envoyé au MNHN).

Figure 2 : les éléments du squelette conservés après naturalisation. Une partie du crâne et les extrémités des membres sont dans le montage taxidermique. Le choc lui a brisé toutes les côtes du côté droit.

 4 - Éléments d’histoire liés au spécimen

Ce spécimen a été préparé pour le muséum de Bourges en raison de son caractère exceptionnel (première observation dans le Cher). Il a été labellisé « Musées de France » en 2013 et fait maintenant partie du patrimoine commun.

5 - Usages muséographiques ou pédagogiques

Aujourd’hui, ce spécimen sert d’illustration pour son espèce, dans une salle consacrée aux rapaces mais également, occasionnellement, lors des journées du patrimoine. Les éléments du squelette servent à des animations pédagogiques et peuvent être consultés par les scientifiques.

6 - Aspects légaux

Cette espèce est inscrite sur la liste des oiseaux protégés (arrêté du 29 octobre 2009). Il est donc interdit, en tout temps et en tout lieu, qu’il soit vivant ou mort, de transporter, naturaliser, exposer et faire commerce d’un spécimen (tout ou partie) de cette espèce collecté après le 1er juin 1947.

Pour pouvoir le transporter et le faire naturaliser, le muséum a bénéficié de l’arrêté préfectoral n° 2012.3.0065, délivré par la DDT du Cher.

À cette période, l’arrêté du 26 novembre 2013 fixant les conditions d’une dérogation à la naturalisation et la qualité attendue de la taxidermie n’était pas encore en vigueur mais ce spécimen répond parfaitement aux spécifications de l’article 6 : 

« - il doit y avoir une bonne adaptation entre le mannequin et la peau,
- les proportions du spécimen doivent être respectées,
- les caractéristiques biologiques de l'espèce à laquelle appartient le spécimen doivent être respectées y compris dans la scénographie,
- les attitudes de l'animal, en particulier dans ses appuis, doivent être respectées
»

Cette espèce est également reprise par la Convention de Washington (ou CITES : Convention on International Trade of Endangered Species) et sa transposition dans le droit européen : le Règlement (CE) n°338/97. Cette convention régit uniquement le commerce des espèces et celles classées en annexe I (ou A pour l’Europe) sont interdites d’échanges commerciaux sauf dérogations matérialisées par un C.I.C. (Certificat Intra-Communautaire), délivrées en France par une D.R.E.A.L. La convention de Washington classe le Hibou Grand-duc en annexe II (activité commerciale réglementée) alors que l’Europe est plus restrictive et le classe dans son annexe A, interdisant l’activité commerciale, tout comme l’annexe I.

Selon la définition de l’ICOM, un muséum est à but non lucratif mais l’administration considère l’entrée payante comme une activité commerciale. Dans ce cas, pour pouvoir exposer ce spécimen, un C.I.C. est nécessaire, comme pour tous les spécimens repris en annexe I ou A. Le C.I.C. de notre spécimen porte le n° FR-1901800015-K et a été accordé par la DREAL d’Orléans.

 

 

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