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Nandou de Darwin

Pterocnemia pennata pennata (d’Orbigny, 1834) ou Rhea pennata d’Orbigny, 1834

Nomenclature - Nommé en l’honneur de Charles Darwin qui le découvrit lors de son célèbre voyage à bord du Beagle. Le nom scientifique fut d’abord attribué à John Gould, ornithologue fameux, avant de revenir à Alcide d’Orbigny, selon le principe d’antériorité et même si ce dernier n’en offrit pas une description précise.

Espèce - Cette sous-espèce sud-américaine (Patagonie) est inscrite à l’annexe 2 de la Convention de Washington. Elle fait l’objet d’un programme d’élevage européen. Ces programmes sont très suivis, une puce électronique (identifiant unique) est posée sous la peau des animaux pour assurer leur traçabilité et éviter consanguinité et hybridation, possible chez cette espèce avec le Rhea americana (Linné, 1758).

Spécimen - C’est un mâle âgé de 10 mois et 26 jours. Né au zoo de Zlin-Lesna (Tchéquie) le 20 avril 2011 et transféré au Bioparc de Doué-la-Fontaine (49) le 22 octobre 2011, il y meurt, pour une raison inconnue (un stress soudain ?), le 17 mars 2012. Il porte les identifiant LESNA 211079 puis FONTAINE PP1101. Naturalisé en 2017 pour le muséum, il est affublé d’un nouvel identifiant, définitif cette fois : 2018.37.1. Des éléments de son squelette, des prélèvements ADN et sa puce électronique ont également été conservés.

Voir la fiche spécimen

Citronnelle

Citronnelle est une petite Gazelle dorcas rapportée d'Algérie vivante en 1972. Elle fut achetée entre Colomb-Béchar et Béni-Ounif « 2 paquets de Gitanes et 5 Dinards » à des nomades par un ouvrier de l'ETBS (Établissement d'expérimentation technique de Bourges, devenu DGATT : Direction Générale de l'Armement Techniques Terrestres) en mission lors d’une l'opération menée conjointement entre les armées française et algérienne : l’opération Citronnelle. Devenue mascotte de la caserne, elle fut, avec l’autorisation du commandant algérien, amenée en France dans un sac de sport. Elle vécut alors à Savigny-en-Septaine où elle fut soignée, gracieusement (!), par deux vétérinaires de Dun-sur-Auron. Elle mourut en 1976 ou 1977, un soir d'orage, assommée par sa porte d'enclos. Elle fut alors naturalisée par un taxidermiste local. Enfin, elle fut donnée au muséum par son propriétaire, le 18 janvier 2011 et classée "Musée de France" en 2016.

Citronelle

Le petit poème qui suit lui a été dédié dans un journal interne à destination des personnels de l'ETBS :

 
Ce n’est pas un dahut

Pardon ami si la rime n’est pas riche,
Mais il me fallait parler de La Riche :
Si passant non loin de la ferme, par hasard
Un de ces soirs en vous promenant, sur le tard,
Apparait dans la lumière de vos phares
Oh mirage ! Quelque animal bizarre
Ne vous étonnez pas ; c’est une gazelle
Elle répond au doux nom de « Citronelle »
 
Michel de Lagarde

L'histoire de la bête de Tendu-Mosnay

Dans une vitrine du secteur Cosmos destination Berry, deux curieux objets se font face, l’un posé sur un socle de bois, l’autre flottant, immobile dans l’alcool. Ces deux étranges reliques sont liées à un étonnant fait divers qui impressionna il y a plus d’un siècle les habitants de la région d’Argenton/Creuse, dans l’Indre.
Le muséum de Bourges n’est pourtant pas un lieu qui se complait dans les présentations de curiosités anecdotiques ou autres monstres, mais ces objets sont si connus localement que, pour certains visiteurs, ils méritent à eux seuls le voyage. Il s’agit d’un crâne de loup sévèrement fracturé et d’un pouce humain, suspendu à son flotteur de verre… Le loup enragé ayant mordu un certain Henry Berlot, il avala le pouce du malheureux… une partie d’une étrange histoire, celle de la bête de Tendu-Mosnay.


L’histoire du loup enragé qui, le 17 juillet 1878, jeta la terreur dans les communes de Tendu et de Mosnay dans l’Indre (d’après Raymond Rollinat).

Formigas vestidas

Formigas vestidas

Un étrange petit coffret contenant une sorte de mini-diorama est entreposé dans les rayonnages des réserves du muséum de Bourges.

Il s’agit d’une boite cartonnée au couvercle vitré (longueur : 12cm ; hauteur : 9cm ; profondeur : 6,5cm) contenant deux minuscules êtres étranges et portant l’inscription « Formigas tanajuras. Rio de Janeiro ». Les têtes des deux petits personnages sont constituées de la tête et du thorax, privé de ses pattes, de reines ailées de fourmis champignonnistes du genre Atta. Le personnage de droite est bien pourvu de la paire d’ailes royale alors que les constituants du personnage portant un arc et un carquois contenant de petites flèches faites de plumes, ont subi les outrages du temps et la perte des ailes. Les bras rapportés au torse des personnages sont des pattes de ces fourmis. Quelques éléments du décor, des végétaux séchés et des élytres de coléoptères ont aussi un peu souffert.

L’origine sud-américaine de cet objet est précisée par le pain de sucre figuré sur le fond du décor et il semble que Monseigneur Gabriel Foucher, fondateur du muséum de Bourges, l’ait reçu avant la dernière guerre. Il s’agit probablement de l’envoi d’un des missionnaires catholiques avec lesquels il était en correspondance.
Un autre musée français, le musée Grasset de Varzy, possède une boite de Formigas tanajuras vestidas où ces insectes représentent cette fois des danseuses en tutu ! Pour en savoir davantage, vous pouvez vous référer au n°13 du "Journal du musée Auguste Grasset de Varzy" (automne 2008).

Ces très particulières saynètes à but touristique ont été produites à la fin du XIXe siècle par Jules Martin, un entrepreneur français installé à São Paulo. L’utilisation de reines de fourmis habillées découle d’une tradition spécifique des crèches de Noël de la région de São Paulo, et date de la colonisation portugaise.

Tanajuras est le terme vernaculaire brésilien désignant les reines des fourmis Atta.

Le message de la corne transparente

En 2011, une tête de rhinocéros noir, confiée à un muséum de la région, fut volée puis retrouvée dans un champ quelques semaines plus tard privée de sa corne.

Restaurée, la tête est de nouveau visible dans la salle de la biodiversité du muséum de Bourges, mais ornée d’un nouvel appendice qui luit doucement dans la pénombre. Ce n’est bien sûr pas la corne originale mais un fac-similé en résine translucide. Et c’est une fibre optique qui diffuse cette étrange lumière qui est là pour souligner les mésaventures de cet animal et de son espèce.

Rhinocéros noir (Diceros bicornis) - Afrique

Corne de rhinocéros noir en résine

Les rhinocéros sont devenus si rares dans la nature que les nouveaux braconniers s’attaquent maintenant aux dépouilles de spécimens déjà massacrés il y a plus d’un siècle pour le plaisir des chasseurs et des collectionneurs.

Braconnés pour leurs cornes - pour de soi-disant vertus médicinales - toutes les espèces de rhinocéros de la planète sont menacées de disparition. Alors que ces animaux sont toujours traqués dans la nature, au sein des Parcs nationaux ou des élevages, des bandes mafieuses sillonnent aussi maintenant les musées d’Europe, pour dérober au sein des collections ou des présentations, ces appendices qui ont pris en Asie une valeur marchande aussi considérable qu’irraisonnée.

Globe représentant Mars, dessiné par Théophile Moreux

T. Moreux - Globe représentant Mars

Théophile Moreux a particulièrement étudié la planète Mars, notamment lors de l'opposition de 1905. Une synthèse de ses observations est représentée par ce globe, probablement dessiné vers cette époque.
Participant à un réseau international d'observateurs, il est marqué encore par la tendance "canaliste" de l'italien SCHIAPARELLI, bien qu'il s'en défende.
Les "canaux" sont ces traits fins qui strient les continents clairs que l'on interprète maintenant comme une succession de taches et de cratères.

L'Abbé Moreux a déposé plusieurs mémoires à l'Académie des Sciences pour expliquer ses théories sur Mars, dont malheureusement la postérité ne retiendra rien.

L'Abbé Théophile Moreux (1867-1954) :
un grand vulgarisateur des sciences

Astronome, météorologue, photographe, mathématicien, historien, géographe... L'Abbé Moreux s'est intéressé à de nombreux domaines de la science. Il est l'auteur de plus de cent ouvrages, le plus grand nombre en astronomie.

L'Abbé Théophile Moreux

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